vendredi 23 décembre 2011

De retour après la pause

Ce blog fait relâche quelques jours pour la période de Noël. De retour durant la première semaine de janvier.

Je vous laisse sur une suggestion de série télévisée que je regarderai durant la pause hivernale. Vous la connaissez peut-être déjà, car elle est sur les ondes américaines (AMC) depuis 2008. Elle s'intitule Breaking Bad. L'histoire d'un professeur de chimie (Walter White) qui apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon. Pour payer ses coûteux traitements de chimiothérapie, il se lance dans le trafic des métamphétamines avec l'un de ses anciens étudiants (Jesse Pinkman).

Ce qui rend la série intéressante à mon avis, c'est de voir comment un personnage, qui n'a absolument rien d'un criminel et qui menait une vie rangée jusqu'à l'annonce de son cancer, se démène pour vendre sa drogue malgré tous les dangers qui sont rattachés à cette activité. L'acteur principal est Bryan Cranston et il a remporté l'Emmy Award du meilleur premier rôle masculin dans une série dramatique. Bon visionnement!

mardi 20 décembre 2011

Le décès oublié

La fin de semaine dernière, on apprenait la mort du dictateur nord-coréen Kim Jong-Il. Cette nouvelle est d'ailleurs celle qui, dans la journée d'hier, a eu le poids médiatique le plus lourd dans les médias canadiens, selon Influence Communication.

Cela n'est pas surprenant. Kim Jong-Il est depuis 1994 à la tête d'un pays incroyablement refermé sur lui-même, dans lequel la propagande, le contrôle de l'information et le culte de la personnalité occupent une place prépondérante. Impossible par exemple d'avoir accès à une émission de télévision ou de radio étrangère en Corée du Nord. On trouve aussi des hauts-parleurs dans les campagnes qui diffusent des messages faisant l'éloge du régime et du leader ("longue vie au cher dirigeant Kim Jong-Il", "le socialisme est une science"...). Par ailleurs, dès la petite école, les vertus du communisme sont enseignées et des prières sont adressées à Kim Jong Il, ce "Cher leader". Imagine-t-on avoir à louanger les vertus de Stephen Harper, dès la maternelle? C'est clair, le régime nord-coréen a de quoi fasciner et inquiéter. Nulle part ailleurs ne trouve-t-on un régime politique si contrôlant.

Malgré les questions importantes qui sont soulevées par la mort de Kim Jong-Il (avenir du programme nucléaire, relations avec la Corée du Sud...), cela a malheureusement détourné l'attention d'un autre décès qui devrait pourtant nous faire réfléchir: celui de Vaclav Havel, président de la Tchécoslovaquie de 1989 à 1992 et de la République tchèque de 1993 à 2003. Il était la principale figure de la "Révolution de velours" en 1989.

Le fossoyeur du communisme à Prague

Il y a un paradoxe étonnant dans les décès presque simultanés de Kim Jong-Il (samedi le 17 décembre) et de Vaclav Havel (dimanche le 18 décembre). Le premier était à la tête d'un des derniers régimes communistes de la planète. Selon toute vraisemblance, Kim Jong-Il serait même né en Russie dans un camp communiste, vers 1941. Décidément, il avait le communisme dans le sang!

Le second est une figure centrale de la dissidence au régime communiste que l'Union soviétique cherche à imposer à la Tchécoslovaquie, avec le coup de Prague en 1948 et l'invasion de Prague en 1968. Cet écrivain et dramaturge devient en 1977 l'un des porte-paroles d'un mouvement de défense des droits de l'homme qui rédige la Charte 77, une pétition destinée à mettre des pressions sur les autorités communistes. Havel est finalement emprisonné pendant cinq ans pour son opposition. Il y rédige alors un essai critique intitulé "Le pouvoir des sans pouvoirs". En 1989, peu après la chute du Mur de Berlin, Havel prend la tête des opposants au communisme (le Forum civique) et est propulsé à la présidence du pays.

Ce qu'il y a d'intéressant et qui porte à réfléchir dans le parcours de Havel, c'est que la route vers le pouvoir ne lui était pas toute tracée, contrairement à celle-de Kim Jong Il qui hérite du pouvoir de son père Kim Il-sung en 1994. Bien sûr, Vaclav Havel vient d'une famille bourgeoise et fortunée, mais celle-ci est justement dépossédée de ses biens suite au coup de Prague en 1948. Havel a aussi exercé plusieurs métiers (en plus d'être auteur, il a été machiniste et éclairagiste), alors que Kim Jong-il a fait partie de la nomenklatura du Parti des Travailleurs de Corée (PTC) dès sa jeunesse. À travers ses poèmes et ses pièces, Havel a fait réfléchir et a développé la culture de son peuple, alors que Kim Jong-il a maintenu le sien dans l'obscurité et la famine.

En fin de semaine dernière, c'est la photo de Vaclav Havel qui aurait dû faire la une des journaux, pas celle de Kim Jong-Il.





vendredi 16 décembre 2011

Rire jaune avec Réjean Ducharme

Je suis allé voir la pièce de théâtre Ha ha! hier au Théâtre du Nouveau Monde (TNM). La pièce a été écrite par Réjean Ducharme en 1978 et la mise en scène conçue par Dominic Champagne. Au niveau de la distribution, elle était assurée par les comédiens François Papineau, Sophie Cadieux, Marc Béland et Anne-Marie Cadieux.

L'oeuvre de Ducharme

Je ne suis pas très familier avec l'oeuvre de Réjean Ducharme. J'ai lu deux de ses romans, soient L'avalée des avalés et L'Hiver de force.

Le premier m'avait rebuté. Pour plusieurs, je sais qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre, mais je n'avais pas su digérer ce bouquin à l'époque (celle de mes 16 ans) où je l'avais lu. D'une part, je ne me reconnaissais pas dans l'histoire de cette jeune fille (Bérénice) névrosée et tiraillée par ses relations familiales difficiles. D'autre part, le style de l'auteur y est assez ardu et je n'ai pas eu la patience pour me battre outre mesure avec le texte.

J'ai beaucoup plus apprécié L'Hiver de force, cette histoire de deux correcteurs (André et Nicole) pathétiques qui tuent le temps et l'ennui par le visionnement de films, la consommation d'alcool et les virées dans les bars. Ducharme y critique notamment les pseudos intellectuels de gauche (hippies des années 1970) qui souhaitent réinventer le monde, mais se perdent plutôt dans un nihilisme destructeur. Le propos est plus près de mes préoccupations et le style plus accessible et surtout moins lourd que L'avalée des avalés.

J'arrivais donc au TNM avec une opinion partagée sur l'auteur et son oeuvre.

Ha ha!

Ha ha! raconte l'histoire de deux couples qui seront éventuellement appelés à cohabiter dans le même appartement. D'un coté Roger et Sophie, de l'autre Bernard et Mimi. Chacun des personnages est fortement névrosé, voire disjoncté.

Roger est un poète paresseux qui rédige ses "oeuvres" de son fauteuil, en fumant ses cigares et en insultant sa copine Sophie. Elle réagit aux quolibets de Roger de façon hystérique et comique, tout en l'insultant à son tour. Bernard lui n'a aucun autre intérêt que sa bouteille de vodka, tandis que Mimi est d'une naïveté et stupidité déconcertantes que tous cherchent malicieusement à exploiter à leur avantage.

Pendant deux heures, nous assistons donc à la descente aux enfers de ces quatre protagonistes, le tout - c'est étonnant - sur un ton humoristique. Un humour jaune et grinçant certes, mais un humour tout de même. C'est probablement la grande force de la pièce: celle de nous faire rire de situations qui ne devraient pas être drôles. Le texte est aussi rempli de jeux de mots et de néologismes parfois difficiles à saisir, mais souvent drôles et intelligents ("endurance-chômage", "lucifesse"...).

Je suis sorti du TNM soufflé par l'intensité de cette pièce et essoufflé par son rythme ultra-rapide. Le texte y est si riche que j'irai certainement me le procurer pour le lire et y apprécier les subtilités de langage de manière plus posée.

Suivez-ce lien pour une critique dans La Presse, ou encore écoutez Dominic Champagne présenter la pièce:

samedi 10 décembre 2011

Citation impromptue no2

Un collègue rappelait aujourd'hui sur sa page Facebook une citation d'Adam Smith (1723-1790) que je jugeais fort à propos. Je me permets de la partager ici.

Smith est ce philosophe et économiste écossais qui jeta certaines bases du libéralisme économique. On croit souvent que Smith ne fait que chanter les louanges du libre-marché, de la "main invisible" et du laisser-faire. Or, il se plaisait à rappeler, dans son ouvrage Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, qu'une société trop inégalitaire serait forcément malheureuse:

"Assurément, on ne doit pas regarder comme heu­reuse et prospère une société dont les membres les plus nombreux sont réduits à la pau­vreté et à la misère. La seule équité, d’ailleurs, exige que ceux qui nourrissent, ha­billent et logent tout le corps de la nation, aient, dans le produit de leur propre travail, une part suffisante pour être eux-mêmes passablement nourris, vêtus et logés".

Dans le contexte actuel du mouvement des indignés et de la crise économique mondiale, cette citation a forcément de quoi faire réfléchir.

jeudi 8 décembre 2011

Russie: l'impossible démocratie?

Dimanche dernier, le 4 décembre, il y avait des élections législatives en Russie. J'étais curieux d'en voir les résultats, car je me pose souvent cette question à savoir si la démocratie peut s'implanter dans le centre de l'ex empire soviétique, là où le communisme a été bien ancré pendant 74 ans. C'était entre autres la promesse et l'ambition de Mikhaël Gorbatchev, celui qui lança l'URSS sur la voie de la libéralisation économique et politique à partir du milieu des années 1980. Si le sujet vous intéresse, procurez-vous le dernier numéro du Courrier International qui porte sur cet enjeu.

Un autoritarisme bien implanté

En 2011, la Russie est tout sauf démocratique. D'une part, on sait que Vladimir Poutine (actuel premier ministre et ancien président) dirige la Russie depuis 1999 et qu'il entend continuer son règne encore pour de nombreuses années, fidèle à la longévité légendaire des tsars ou des anciens chefs d'État en URSS. Il a bien sûr "cédé" pendant quelques années son titre de président à Dimitri Medvedev, mais tout le monde sait que le changement n'était que cosmétique (afin de respecter à la lettre la Constitution qui limite le président à deux mandats consécutifs, mais en trahissant l'esprit) et que Poutine demeurait le véritable maître du jeu.

Par ailleurs, on sait que la liberté de presse est pratiquement inexistante en Russie. On y trouve bien des médias indépendants et contestataires, mais ceux-ci demeurent marginaux et quiconque va trop loin dans ses critiques risque d'en payer le prix fort. Rappelez-vous le sort qui avait été réservé à la journaliste Anna Politkovskaïa. Celle-ci avait été assassinée selon toute vraisemblance pour ses activités professionnelles. C'était une ardente critique du régime Poutine, notamment pour la guerre qu'il mena en Tchétchénie.

Le régime Poutine est aussi extrêmement centralisé. La corruption est endémique et l'élite du régime Poutine est constituée pour l'essentiel d'anciens du FSB (les services secrets, ancien KGB) qui contrôlent les conseils d'administration des grandes entreprises privées, notamment dans le secteur clé de l'énergie. Les gouverneurs des districts fédéraux (l'équivalant de nos provinces, en gros) sont nommés par le président, tout comme les membres du Conseil de la Fédération (la chambre des régions).

Sur le plan électoral

Sur le plan électoral, la réalité est tout aussi difficile, car la formation de nouveaux partis politiques est quasi impossible. Le pluralisme est fortement limité en Russie et l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a déploré le manque de transparence des élections de 2007, tout comme celles de dimanche dernier. Plusieurs manifestants sont justement sortis dans les rues dernièrement afin de protester contre le déroulement suspect des dernières élections.

Les résultats ont pourtant été plus faibles que prévus pour le parti Russie unie de Vladimir Poutine. Celui-ci a obtenu 50% des voix, mais conserve sa majorité absolue des sièges à la Douma (Parlement).

C'est une bonne nouvelle.

Il s'agit d'une baisse de 17 points de pourcentage par rapport aux élections de 2007. Vladimir Poutine est donc probablement moins populaire auprès de la population que l'on voudrait parfois nous le faire croire. Des sondages sont en effet sporadiquement rendus publics pour attester de "l'amour" que le peuple russe aurait à l'endroit de Poutine. Je reçois toujours ces sondages avec une part de suspicion et les récents résultats électoraux semblent confirmer mes doutes.

Enfin, on assiste en ce moment à une forte mobilisation populaire où l'on critique entre autres les fraudes qui ont entaché le processus électoral. Si l'on croit certains journalistes, il y aurait longtemps que nous n'aurions pas vu de manifestations d'une telle ampleur en Russie. Même Mikhaël Gorbatchev s'est mis de la partie, en réclamant ni plus ni moins la tenue d'un nouveau scrutin.

Le début d'un printemps russe en plein hiver? C'est possible.








lundi 5 décembre 2011

Le triste bilan des conservateurs

Depuis la création de ce blog, je n’ai rédigé aucun billet sur les conservateurs de Stephen Harper. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir du matériel pour en discuter. Chaque jour, ce gouvernement commet des bourdes et des âneries qui me font réagir, sans que je ne prenne le temps d’en glisser quelques mots. Ce qui me rassure, c’est que les conservateurs sont très peu populaires au Québec (5 sièges sur 166 à la Chambre des communes) et je sais ne pas être le seul à éprouver de la tristesse à les voir former un gouvernement majoritaire au fédéral.

En même temps, ce constat est inquiétant puisque c'est la première fois dans l'histoire de la fédération qu'un gouvernement devient majoritaire avec un si faible appui au Québec.

Je vous présente aujourd’hui une liste spontanée des raisons pour lesquelles je ne me reconnais pas du tout dans les politiques et les valeurs de ce gouvernement. Merci d’ajouter des éléments à cette liste pour me refraîchir la mémoire et\ou vous permettre d'exprimer votre indignation. Si toutefois vous approuvez ce gouvernement, je serais curieux de savoir pourquoi.

1. Le mépris de la démocratie

C'est probablement l'aspect le plus décevant du gouvernement Harper. Rappelez-vous que les conservateurs s'étaient faits élire pour la première fois en 2006 dans la foulée du scandale des commandites, avec comme promesses celles de la transparence et de l'assainissement des moeurs politiques. Or, il y a quelques semaines, les conservateurs plaidaient finalement coupables (après l'avoir longtemps nié) et reconnaissaient avoir dépensé illégalement 1,3 millions de dollars (par le stratagème du "in and out") durant la campagne électorale de 2006.

Par ailleurs, on sait que le Bureau du premier ministre contrôle la circulation de l'information comme rarement un gouvernement l'a fait auparavant. Les hauts-fonctionnaires et plusieurs ministres doivent ainsi obtenir sa permission avant de donner une entrevue à des journalistes. Lors d'annonces officielles importantes à l'extérieur de la capitale, les journalistes de la Tribune ne sont pas toujours avisés des déplacements du gouvernement, afin d'en privilégier quelques-uns triés sur le volet.

La plupart des journalistes au Canada se plaignent aussi des délais déraisonnables dans les réponses données par le gouvernement aux demandes d'accès à l'information (en vertu de la loi). En 2008, rappelez-vous qu'il avait été extrêmement difficile d'obtenir de l'information portant sur le sort des Afghans capturés par l'armée canadienne. On se demande par ailleurs pourquoi Omar Kadhr, le dernier détenu occidental à la prison de Guantanamo, n'est toujours pas rapatrié au Canada.

Enfin, rappelons-nous que depuis que les conservateurs sont au pouvoir, ils ont prorogé la session parlementaire à deux reprises, à chaque fois pour des motifs douteux et déraisonnables.

Observez avec attention les décisions et déclarations de ce gouvernement et vous constaterez qu'il agit comme si l'État lui appartenait. Les conservateurs pratiquent le culte du secret comme s'ils avaient tous les droits et surtout, comme si le peuple avait implicitement accepté de céder tous les siens. C'était la raison pour laquelle j'ai choisi cette citation de Hobbes pour mon billet d'hier (sur ce blog). Lisez cet excellent texte du philosophe Christian Nadeau qui développe l'idée d'un lien entre Hobbes et Harper.

2. Le mépris de l’environnement

Les conservateurs ont qualifié le protocole de Kyoto (sur la réduction des gaz à effet de serre) de "complot socialiste" et viennent de refuser d'adhérer au renouvellement de cette entente à Durban en Afrique du Sud. Rappelons que le protocole de Kyoto avait été signé par le Canada (à l'époque de Jean Chrétien), mais que nous n'en avons pas respecté les objectifs.

Le hic est double. Non seulement nous ne faisons pas notre part en matière de lutte au réchauffement climatique, mais notre réputation internationale est ternie et cela risque de coûter 19 milliards de dollars aux contribuables canadiens. Le protocole de Kyoto prévoyait en effet des pénalités pour les États qui ne respecteraient pas leurs engagements.

3. La négligence à propos du bilinguisme officiel

Les plus récents exemples sont les nominations d'unilingues anglophones à des postes prestigieux (Michael Moldaver à la Cour suprême, Michael Ferguson au poste de Vérificateur général et Angelo Persichelli comme directeur des communications de Harper). C'était la deuxième fois que Harper nommait un unilingue anglophone à la Cour suprême, après Marshall Rothstein.

La place laissée au français lors des Jeux olympiques de Vancouver était minime (le Commissaire aux langues officielles Graham Fraser l'a reconnu) et le ministre des Affaires étrangères John Baird n'utilise maintenant que des cartes professionnelles unilingues. Son site Web n'est disponible qu'en anglais, alors que 7% des électeurs de sa circonscription sont francophones.

4. La réhabilitation des symboles de la monarchie

Les exemples sont multiples: un tableau du peintre québécois Alfred Pellan a été retiré de l'entrée du ministère des Affaires étrangères (celui de John Baird) pour être remplacé par un portrait de la reine; une consigne a été donnée aux ambassades canadiennes pour qu'elles affichent elles aussi son portrait, on a renommé nos institutions militaires avec les appellations "Marine Royale canadienne" et "Aviation Royale canadienne"....

Il semble qu'une majorité de Canadiens approuve ces changements. Pour ma part, je ne me reconnais aucune affinité avec les symboles de la monarchie et je crois qu'il faudrait plutôt s'en débarrasser. On a tendance à négliger le fait que si notre système politique est à ce point centralisé entre les mains d'un premier ministre puissant et contrôlant, c'est précisément qu'il découle d'un système monarchique.

5. Le support inconditionnel à Israël

Jamais un gouvernement fédéral n'a manifesté un soutien si indéfectible à l'État d'Israël. Sans entrer ici dans les méandres du conflit israélo-palestinien, j'ai toujours apprécié davantage l'approche nuancée et tempérée des libéraux à cet égard. Récemment, le refus d'accepter l'entrée de la Palestine à l'UNESCO (et le retrait du financement octroyé à cette organisation) m'a déçu. Encore une fois, notre réputation internationale est affectée négativement et nous avons manqué une belle de chance de contribuer à la seule solution possible dans ce conflit: la naissance d'un État palestinien libre et indépendant.

6. Le retour du religieux dans le politique

On a tendance à l'oublier, mais durant ses premières années au pouvoir, Stephen Harper terminait plusieurs de ses discours par un " God Bless Canada".

En janvier 2011, une députée fédérale libérale tombe par terre à bord d'un avion, car elle se sent mal. Trois députés conservateurs se sont approchés d'elle non pour lui venir en aide, mais - tenez-vous bien - pour entamer des incantations et des prières!

Gary Goodyear, le ministre d'État aux Sciences et Technologies, a déjà affirmé qu'il était créationniste (il s'est rétracté par la suite).

C'est une réalité méconnue, mais la droite fondamentaliste exerce une influence très importante sur le gouvernement actuel. Marci McDonald, ancienne chef de bureau pour la revue Macleans, a justement publié un ouvrage sur cette question (The Armageddon Factor) que je me promets de lire durant la période des Fêtes. Elle soutient que plusieurs des valeurs défendues par le gouvernement s'expliquent par l'influence de ce lobby (position pro-Israël, position critique vis-à-vis l'avortement, position critique à l'endroit du mariage homosexuel...).

7. La baisse d'impôts aux corporations

Le gouvernement Harper a été particulièrement généreux envers les grandes corporations depuis son arrivée au pouvoir. En 2012, le Canada aura le plus faible taux d'impôts corporatifs du G7. Dans une période marquée par l'accroissement des inégalités au Canada, il me semble que l'on pourrait en exiger un peu plus du secteur privé.

Cette liste pourrait s'allonger davantage (abolition du registre des armes à feu, projet de loi C-10 en matière criminelle, abolition du recensement détaillé obligatoire....).

À votre avis, quelles ont été les pires décisions des conservateurs depuis qu'ils sont au pouvoir?

dimanche 4 décembre 2011

Citation impromptue no1

De temps à autre, je me propose de publier sur ce blogue une citation d'un penseur ou d'un acteur politique. Je lui associerai parfois une image, un commentaire ou une réflexion liée à l'actualité. Pour débuter cet exercice, je vous suggère une citation du philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679), à propos de l'État. C'est tiré de son ouvrage classique en science politique: Léviathan.

" C'est plus que le consentement ou la concorde; il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même personne, faite par convention de chacun avec chacun, de telle manière que c'est comme si chaque individu devait dire à tout individu: j'autorise cet homme ou cette assemblée d'hommes, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et autorises toutes ses actions de la même manière. Cela fait, la multitude, ainsi unie en une personne une, est appelé un ÉTAT, en latin, CIVITAS. Telle est la génération de ce grand LÉVIATHAN, ou plutôt (...) de ce dieu mortel, auquel nous devons, sous le dieu immortel, notre paix et notre défense".

Je vous laisse y réfléchir et j'y reviendrai dans mon prochain billet qui portera sur les conservateurs de Stephen Harper.

jeudi 1 décembre 2011

Battlefield 3: rejoignez la bataille

Ma dernière découverte en matière de jeux vidéo: Battlefield 3 sur PS3. Il s'agit d'un FPS (first person shooter) qui offre un mode campagne en solo ou un mode multijoueur en ligne. C'est un jeu de guerre ultramoderne dans lequel vous pouvez tout aussi bien vous retrouvez dans un tank, un hélicoptère ou directement au front, votre mitraillette à la main. Je n'avais jamais joué aux deux Battlefield précédents, mais les critiques annonçaient un mode multijoueur exceptionnel pour Battlefield 3, alors je me le suis procuré pour l'essayer.

Une expérience en ligne

Ce jeu a ni plus ni moins été conçu pour jouer en ligne. Le mode solo n'est pas inintéressant, mais ressemble à plusieurs autres jeux du genre (par exemple, le célèbre Call of Duty). Le mode multijoueur est quant à lui beaucoup plus exaltant. Jusqu'à vingt-quatre joueurs peuvent rejoindre le champ de bataille pour s'affronter en mode "conquête" (capture de drapeaux), "ruée" (destruction d'objectifs précis) ou "match à mort" (l'équipe qui tue le plus d'adversaires). Des missions coopératives sont aussi possibles. Les joueurs qui possèdent un micro peuvent s'amuser à élaborer une stratégie commune d'attaque.

La collaboration est la clé du succès. Par exemple, vous pouvez prendre seul le contrôle d'un tank sur le champ de bataille, mais ne pourrez tirer qu'avec votre canon. Si un équipier vous accompagne, vous pourrez tirer simultanément canon et mitrailleuse, rendant vos attaques plus efficaces. Plusieurs spécialisations sont aussi offertes pour chacun des soldats. Il est possible d'incarner un ingénieur, un assaillant, un tireur d'élite ou encore un spécialiste du soutien en munitions. Évidemment, une équipe bien organisée devra exploiter la complémentarité de ces diverses spécialisations.

Plus vous mènerez de combats sur le champ de bataille et y accomplirez des exploits, plus vous augmenterez de niveau et obtiendrez des options additionnelles pour vos armes. La durée de vie du jeu s'en trouve augmentée, car de nouvelles possibilités s'ajoutent constamment en cours de route.

Bref, un jeu très intéressant et divertissant, qui mérite incontestablement un achat, car vous voudrez y revenir. En voici un aperçu, en attendant que vous rejoigniez la bataille: