vendredi 24 février 2012

Grève justifiée; hausse exagérée


Des milliers d'étudiants manifestaient hier dans les rues de Montréal pour protester contre la hausse des frais de scolarité à l'université. Environ 60 000 étudiants de cégeps et d'universités sont actuellement en grève et ce nombre risque d'augmenter dans les prochains jours, car d'autres votes sont prévus.

Rappelons que les frais augmenteront de 1625$ sur cinq ans (325$ par année), c'est-à-dire une hausse d'à peu près 75%. Actuellement fixés à un peu plus de 2 200$, ils s'établiront donc à environ 3 900$ annuellement en 2017.

Pourquoi appuyer la grève?

Les raisons pour appuyer cette grève sont multiples. D'abord, il est rare de voir des groupes se mobiliser en si grand nombre pour défendre une cause commune. Ne serait-ce que pour cette raison, ce mouvement devrait attirer notre sympathie.

Plus spécifiquement, si les jeunes souhaitent établir un rapport de force avec le gouvernement Charest, ils n'ont pas réellement le choix de procéder par ce type de moyen de pression, car leur poids démographique et politique est faible. La grève a le mérite d'accroître temporairement leur influence, notamment grâce aux nombreuses tribunes que leur offre les médias durant cette période.

Par ailleurs, le gouvernement Charest a souvent reculé dans le passé dans des dossiers où l'opinion publique se retournait contre lui, qu'il s'agisse du dossier du Suroît, du Mont-Orford ou de la commission d'enquête sur la construction.

Rappelons aussi qu'en 2005, alors que le gouvernement Charest avait annoncé la conversion de 103 millions$ de bourses en prêts, les étudiants étaient aussi descendus avec succès dans la rue. En fait, si l'on se penche sur l'histoire du mouvement étudiant au Québec de 1968 à aujourd'hui, on se rend compte que les grèves générales ont été des méthodes efficaces. Lisez par exemple cet excellent texte d'un collègue au Collège de Maisonneuve à ce propos.

Le gouvernement Charest est présentement en situation de faiblesse (sa cote de popularité dans les sondages est catastrophique) et il est de bonne guerre que les étudiants profitent de ce momentum favorable.

Les manifestations ne servent à rien? Mon oeil!

Le débat de fond

La hausse n'est pas catastrophique, convenons-en d'emblée. À 3900$ par année, les frais de scolarité au Québec seront encore parmi les plus bas au Canada (c'est à Terre-Neuve que les frais sont les moins élevés). Il est aussi vrai que le programme d'aide financière sera bonifié, permettant encore aux plus défavorisés d'accéder à des études universitaires.

Je ne suis pas en faveur de la gratuité et je crois qu'il n'est pas illégitime de réclamer que les étudiants participent financièrement à la poursuite de leurs études. Ces derniers ont de toute manière déjà accès - fort heureusement - à des études de cycle supérieure gratuites, à travers le cégep. Qu'on le veuille ou non, payer pour ses études supérieures, c'est se responsabiliser davantage et reconnaître que les universités, comme la plupart de nos institutions publiques, ont un besoin criant de financement et que tous doivent y participer. À cet égard, une augmentation modeste (de 100$ par année par exemple) pourrait être raisonnable.

Ce qui l'est moins, c'est d'augmenter de manière aussi brutale les frais, en prétextant qu'il est anormal que ces derniers soient encore aussi bas. Il faudrait, selon cet argument, suivre la tendance nord-américaine de frais de scolarité plus élevés. Ce que les défenseurs de cet argument ont tendance à oublier, c'est qu'il existe de nombreux endroits dans le monde où les frais sont moins élevés (Finlande, Norvège, France, Danemark...) et je ne vois pas pourquoi ces États n'agiraient pas plutôt à titre de modèle. On a aussi tendance à oublier que dans les endroits où les augmentations des frais sont importantes, les oppositions sont féroces et peuvent susciter de nombreuses tensions sociales, la situation actuelle en Angleterre étant éloquente à cet égard, là où les frais d'inscription à l'université viennent d'être triplés.

Il est frustrant pour les étudiants de voir que l'on exige davantage de leur portefeuille, alors que la gestion des ressources financières allouées aux universités a été si déficiente dans les dernières années. Les exemples de mauvaise gestion sont légions: dérapage immobilier (l'îlot Voyageur est le plus triste exemple), augmentation pharaonique des salaires des hauts-cadres, détournement du financement vers la recherche, etc. Il est aussi frustrant de voir le gouvernement Charest se priver de revenus importants dans d'autres dossiers (pensons aux gaz de schiste), qu'il pourrait consacrer à d'autres secteurs. AJOUT (En 2008-2009, le gouvernement du Québec a donné 3,3 milliards$ par année en subventions et crédits d'impôts aux entreprises; 1,8 milliards$ de plus qu'en Ontario)

Enfin, comment ne pas s'inquiéter du fardeau additionnel d'endettement que cette hausse de frais va imposer à la classe moyenne, pour l'essentiel? Partout dans le monde - le Canada et le Québec ne font pas exception - l'endettement des ménages atteint des proportions inquiétantes, faisant planer le risque d'une récession économique plus globale, avec toutes les conséquences sociales que cela peut générer.

Au-delà des chiffres

Mais au-delà des questions comptables, le débat sur les frais de scolarité en est d'abord un sur l'accès aux études supérieures et sur la valorisation que l'on cherche à donner à l'éducation dans notre société. Même les prévisions les plus conservatrices (voir le rapport de septembre 2011 du Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études) reconnaissent que la hausse des frais risque d'entraîner un baisse de 2,5% des effectifs étudiants.

L'université doit être un lieu qui forme au sens critique, à la culture et à la connaissance. Le but premier de l'université n'est donc pas de permettre, comme on l'entend trop souvent, l'accès au marché du travail, mais bel et bien de faire évoluer les savoirs de manière fondamentalement désintéressée.

Si l'on est convaincu que l'éducation est une valeur centrale du projet collectif québécois, alors on doit agir en conséquence et permettre au plus grand nombre d'y avoir accès.









mardi 21 février 2012

Brèves réflexions sur l'affaire Lisée-Germain

Une petite polémique a récemment éclatée entre d'un côté le blogueur et ancien conseiller politique Jean-François Lisée, et de l'autre l'écrivain Georges-Hébert Germain. Ce dernier vient tout juste de lancer une biographie sur l'ancien premier ministre du Québec (1970 à 1976, 1985 à 1994), Robert Bourassa.

Au même moment, Jean-François Lisée a décidé de rééditer, dans un format abrégé, l'ouvrage en deux tomes qu'il avait lui-même fait paraître sur Robert Bourrassa en 1994 (Le Tricheur et Le Naufrageur).

Pour sa part, Germain accuse Lisée d'envahir son espace promotionnel et lui reproche d'avoir transformé Le Tricheur et Le Naufrageur en oeuvre de fiction. Germain accusait (il s'est rétracté depuis) aussi Lisée d'avoir été en situation de conflit d'intérêt au moment de la rédaction du Naufrageur, puisqu'il était conseiller politique de Jacques Parizeau.

Lisée a qualifié cette accusation de répugnant mensonge et rappelle que Le Naufrageur est paru en juin 1994 alors qu'il est devenu conseiller de Parizeau en septembre de la même année. Lisée défend aussi la pertinence de la thèse qu'il défend dans son livre, c'est-à-dire que Bourassa aurait malicieusement laissé croire aux Québécois qu'il était ouvert à la possibilité que le Québec devienne un État souverain. Au moment où il négociait l'accord constitutionnel du lac Meech, Bourassa aurait toutefois donné des assurances au Canada anglais qu'il ne ferait jamais la souveraineté, s'enlevant de cette façon tout rapport de force dans ses négociations.

Je n'ai lu aucun de ces ouvrages (même si le livre de Lisée est sur mes rayons de bibliothèque depuis un an!), alors je me garderai une réserve sur le fond du débat. Je peux toutefois faire remarquer un certain nombre de choses:

1. Georges-Hébert Germain est un braillard: Je ne vois pas ce qu'il y a de si odieux à ce que Lisée réédite un ouvrage sur Bourassa en même temps que celui de M. Germain. Le marché du livre est un marché comme les autres et je ne vois pas en quoi une saine compétition est problématique à ce niveau. Lisée a tout à fait le droit de s'opposer au portrait complaisant et admiratif que Germain a voulu dresser de Bourassa.

À cet égard, j'ai éclaté de rire ce matin à l'écoute de Mario Dumont sur les ondes du 98,5 FM. Cette figure de droite normalement très favorable au libre-marché et au jeu de la concurrence trouvait lui aussi la manoeuvre de Lisée de malhonnête.

2. Bourassa n'est effectivement pas qu'un monstre et un tricheur:

Lisée est un souverainiste et on peut comprendre que son analyse sur le parcours de Bourassa ait pu être teintée par cette couleur. La volonté de certains fédéralistes de vouloir éditer un ouvrage "réhabilitant" le parcours de Bourassa est compréhensible et de bonne guerre. Il y a en effet eu d'importantes réformes sous Bourassa, qu'il s'agisse de l'entrée en vigueur de l'assurance-maladie, de l'aide-juridique, du développement de la Baie-James, de l'amélioration du régime d'allocations familiales ou de la création des CLSC (Centres locaux des services communautaires). Je n'ai rien contre le fait qu'on veuille rappeler cet héritage.

3. Les historiens doivent investir davantage le champ de la biographie des personnalités politiques:

Corrigez-moi si je me trompe, mais de nombreuses biographies de personnalités politiques québécoises ont été rédigés par des journalistes ou des essayistes.

La célèbre biographie de René Lévesque en quatre tomes a été rédigé par un journaliste, en l'occurrence Pierre Godin. Celle sur Jacques Parizeau, par le journaliste Pierre Duchesne. Dernièrement, André Pratte, un autre journaliste, a rédigé un ouvrage sur Wilfrid Laurier. Des historiens se sont bien penchés sur le cas de Maurice Duplessis (Conrad Black et Robert Rumilly), mais trop peu d'ouvrages ont été faits sur ce dernier.

Bref, il me semble qu'il y a là un champ d'étude négligé par les historiens québécois.

M. Germain s'est lui-même qualifié de "portraitiste" et a tenté de minimiser par-là le fait qu'il y ait eu plusieurs erreurs factuelles dans son ouvrage. Son but consistait davantage à montrer le côté émotif et sensible de l'homme. Je suis mal à l'aise avec cette approche "people" et sensationnaliste de la biographie. Il me semble qu'un historien (ou un politologue) ferait un travail plus rigoureux et scientifique à cet égard.

En terminant, je vous présente un extrait d'un reportage de Jean-François Lisée présenté il y a plusieurs années à Radio-Canada, dans lequel il présente un portrait de Robert Bourassa. La suite sur You Tube....


vendredi 10 février 2012

Ouvertures birmanes

Je m'intéresse d'un peu plus près à la situation politique de la Birmanie depuis la lecture des formidables Chroniques Birmanes (2007), du bédéiste Guy Delisle. L'auteur y fait état de ses observations sur la situation quotidienne des Birmans, au cours d'une visite effectuée en compagnie de sa femme qui travaille pour l'organisme Médecins Sans Frontières. On y découvre un régime militaire très fermé, autoritaire et propagandiste.

La situation politique birmane

La Birmanie est une ancienne colonie britannique qui accède à l'indépendance en 1948. Il s'agit d'une fédération de 7 États peuplés de Birmans au sud, mais de non-Birmans au Nord (les Karens, les Kachins, les Shans...). Le régime est une dictature militaire socialiste depuis 1962, donc un système très centralisateur. Il y a eu un autre coup d'État militaire en 1988.

Les dirigeants maintiennent une grande partie de leur emprise sur le pouvoir grâce au commerce de l'héroïne. La Birmanie fournit en effet la moitié de la production mondiale de cette drogue. Toute forme de dissidence y est interdite et les médias sont muselés. Partout, le régime placarde des affiches de propagande rappelant au peuple ses "désirs". L'un d'eux consistent à "s'opposer à ceux qui utilisent des éléments extérieurs pour propager des idées négatives". En 1990, le régime organise des élections, mais se fait surprendre par les résultats (80 % des votes) obtenus par le principal parti d'opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dirigé par Aung San Suu Kyi. On invalide alors simplement les résultats et Aung San Suu Kyi est assignée à résidence et ne peut plus sortir de chez elle. Elle n'a été libérée que dernièrement, en novembre 2011.

Le parcours de cette femme est exceptionnel. D'une part, elle jouit d'un prestige particulier, car elle est la fille de Aung San, l'un des héros de la lutte pour l'indépendance du pays en 1948. D'autre part, elle ne cesse de réclamer la démocratisation de son pays, au prix de nombreuses souffrances, notamment des grèves de la faim. Alors que le régime lui a parfois offert des libérations partielles, elle refuse de s'en servir pour quitter le pays, de crainte de ne plus jamais pouvoir y revenir. Elle ne se rend donc pas au chevet de son mari qui est hospitalisé à Londres pour un cancer de la prostate. Elle refuse aussi de recevoir le prix Nobel de la paix qui lui est décerné en 1991.

L'ouverture progressive

Depuis quelques semaines, les nouvelles en provenance de la Birmanie sont plutôt bonnes. La junte militaire a officiellement été dissoute et les pouvoirs transférés à un gouvernement civil. Des milliers de prisonniers politiques ont été libérés, une loi sur la liberté de protester a été adoptée, la censure sur les médias s'est relâchée et une commission nationale des droits de l'homme a été mise sur pied. Aung San Suu Kyi se prépare même à se présenter aux prochaines élections qui auront lieu en avril 2012.

Il ne faut pas être dupe. Si le régime multiplie les ouvertures, c'est beaucoup moins par "grandeur d'âme" que par nécessité de normaliser ses relations commerciales. Il est évident que les sanctions économiques imposées par l'Europe et les États-Unis ont fait mal au régime et qu'il souhaite les voir disparaître. Déjà, les sanctions ont commencé à être allégées et les États-Unis évoquent même la possibilité de déléguer un ambassadeur au pays, après 20 ans d'absence. Le régime souhaite aussi obtenir de l'aide financière de l'ASEAN (Association des nations du sud-est asiatique).

Enfin, rappelons que le régime militaire a déjà procédé à ce genre d'ouvertures dans le passé, afin de légitimer son pouvoir, mais pour mieux resserrer son emprise par la suite. Pour le moment, les militaires ont simplement rangé leurs habits au placard, pour les remplacer par des tenues traditionnelles.

Bref, une ouverture aux conséquences réelles, certes, mais la prudence doit être de mise.


mardi 7 février 2012

Citation impromptue no4

Je vous présente aujourd'hui une courte citation du fondateur de la science politique moderne, Nicolas Machiavel. Elle provient de son ouvrage "Le Prince" (1515).

« Sur toutes choses, le prince doit se conduire envers ses sujets de telle manière qu’on ne le voie point varier selon les circonstances bonnes ou mauvaises. S’il attend d’être contraint par la nécessité à faire le mal ou le bien, il arrivera, ou qu’il ne sera plus à temps de faire le mal, ou que le bien qu’il fera ne lui profitera point : car on le croira fait par force, et on ne lui en saura aucun gré. »

Lorsque je vois Jean Charest tergiverser et revenir constamment sur ses décisions en raison de la grogne populaire (dossier du Suroît, dossier du Mont-Orford, financement des écoles juives, déclenchement d'une commission d'enquête sur la construction...), je ne peux m'empêcher de sourire. Lui qui généralement appliquait à la lettre les enseignements de Machiavel, voilà qu'il risque de s'écrouler aux prochaines élections, car il en a oublié une partie!

vendredi 3 février 2012

Argent et politique: se comparer pour se consoler

"Quand on se regarde, on se désole. Quand on se compare, on se console." C'est l'adage auquel je pense ce matin à la lecture des plus récentes actualités.

D'un côté, on apprend que la Coalition Avenir Québec s'est financée de manière douteuse et illégitime dans les derniers mois. Alors que la CAQ n'était pas techniquement un parti, mais un OSBL (organisme sans but lucratif), elle a amassé 315 000$, pour ensuite en ajouter 326 000 une fois sa création officialisée. Cela n'a rien d'illégal, mais est certainement discutable. "Double Dip" dites-vous?

Par ailleurs, lorsque 46 avocats d'un même bureau donnent 20 000$ à la CAQ, alors que leur employeur préside la commission des finances du parti, on peut-être tenté de croire que ceux-ci ont simplement servi de prête-noms afin de masquer un don corporatif.

Qu'on se comprenne bien. On peut tout aussi bien condamner le PLQ et le PQ (quoique dans une moindre mesure) en matière de financement douteux. Mais qu'on ne me fasse pas croire que la CAQ est le parti du renouveau. Quelles sont les réformes proposées par la CAQ en matière de financement des partis politiques? Aucune, alors qu'il s'agit pourtant d'un enjeu crucial pour l'avenir du Québec. On verra, j'imagine!

Les Super Pac aux États-Unis

Au Québec, on tente depuis quelques temps de resserrer les règles en matière de financement des partis politiques. Le PLQ a dernièrement fait une timide réforme à cet égard, en abaissant notamment la limite des contributions annuelles à 1000$ et en empêchant spécifiquement l'utilisation des prête-noms.

Aux États-Unis, on assiste plutôt à la tendance inverse, alors que les règles en matière de financement électoral s'assouplissent. En 2010, la Cour suprême a rendu un jugement très important en levant toutes les limites au financement des campagnes par des entreprises. On assiste depuis à la prolifération des Super PAC (Political action committee). Ces groupes extérieurs (formés par des syndicats, des entreprises ou des associations professionnelles) ne sont pas directement affiliés aux candidats politiques, mais ils peuvent financer toutes sortes d'activités et de publicités qui les aideront à se faire élire.

Dès lors, l'argent devient un facteur incontournable dans l'ascension d'un candidat. Si Mitt Romney a remporté si facilement la primaire républicaine de Floride mardi dernier, c'est que les fonds amassés par les PAC qui le soutiennent sont beaucoup plus important que ceux de son plus proche rival, Newt Gingrich.

L'argument invoqué par la Cour suprême pour justifier cette décision (controversée, puisque quatre juges sur neuf étaient en désaccord) est celui de la liberté d'expression, le sacro-saint 1er amendement. On ne peut pas empêcher des groupes de se constituer pour supporter ou critiquer des acteurs politiques.

Le hic, c'est que ces PAC ne sont pas supportés par des individus, mais par des entreprises. Dès lors, permettre leur participation dans le jeu électoral, c'est forcément accroître la dépendance des acteurs publiques à l'endroit d'intérêts corporatifs (compagnies pétrolières, banques de Wall Street, compagnies d'assurances...). Voici un extrait de l'opinion d'un des juges dissidents:

At bottom, the Court's opinion is thus a rejection of the common sense of the American people, who have recognized a need to prevent corporations from undermining self government since the founding, and who have fought against the distinctive corrupting potential of corporate electioneering since the days of Theodore Roosevelt. It is a strange time to repudiate that common sense. While American democracy is imperfect, few outside the majority of this Court would have thought its flaws included a dearth of corporate money in politics.

Heureusement, nous n'en sommes pas là au Québec. Assurons-nous qu'il en demeure ainsi.