lundi 30 janvier 2012

Bonnes nouvelles pour le PQ

Les nouvelles des dernières semaines sont plutôt bonnes pour le Parti québécois et Pauline Marois. Cinq événements ont récemment fait les manchettes et permettent de redonner espoir au parti en vue des prochaines élections.

1. L'arrivée de Daniel Breton

Alors que François Rebello affirmait tout récemment que la cause écologiste serait mieux servie chez la CAQ, voilà que le PQ fait le coup fumant de recruter un militant environnementaliste reconnu: Daniel Breton. Il a déjà dirigé l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique et fondé le mouvement "Maître chez nous 21e siècle". En 2003, M. Breton s'était opposé au projet de construction d'une centrale au gaz à Beauharnois (le Suroît) et le gouvernement libéral avait reculé dans ce dossier. Plus récemment, M. Breton a aussi contribué à ce que le gouvernement décrète un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste. Il rédige aussi des chroniques pour le quotidien Le Devoir et intervient régulièrement sur les ondes de Radio-Canada.

Alors que plusieurs députés ont quitté le PQ dans les derniers mois, l'arrivée de M. Breton freine l'hécatombe et montre que le parti peut encore attirer des candidatures prestigieuses.

2. "La dame de béton"

C'est le journaliste Stéphane Laporte (La Presse) qui a le premier surnommé Mme. Marois ainsi, dans une chronique élogieuse. "Dame de béton", pour souligner la ténacité, le courage et la conviction qu'elle a démontrés face à son possible remplacement par Gilles Duceppe à la tête du parti. Pour la première fois, la population ne verrait donc plus Mme. Marois comme une bourgeoise carriériste déconnectée de la réalité, mais comme une femme qui "mange son pain noir" et qui doit se battre pour obtenir ce qu'elle souhaite.

Les faiseurs d'image du PQ doivent toutefois s'assurer que c'est cette interprétation de l'expression "dame de béton" qui sera retenue par la population. Le béton, c'est aussi ce qui peut faire "couler" un parti. Le "béton", c'est rigide. C'est froid.

Bref, le PQ tient là une arme - à double tranchant certes - mais c'est une arme qu'il n'avait pas il y a quelques jours.

3. Le sondage Léger Marketing - Le Devoir - The Gazette

Selon ce sondage, 28% des électeurs québécois auraient voté pour le NPD et 27% pour le Bloc québécois si des élections fédérales avaient eu lieu la semaine dernière. Ce qui est bon pour le Bloc n'est pas nécessairement bon pour le PQ, mais ces chiffres tendent à montrer qu'on a peut-être annoncé trop rapidement la mort du Bloc, suite à ses résultats désastreux lors des élections fédérales du 2 mai dernier.

L'attrait envers le NPD est réel, mais celui-ci est peut-être éphémère, surtout lorsque le parti tarde à se donner un chef et qu'il commet des erreurs importantes, comme celle de permettre la nomination d'un juge unilingue anglophone à la Cour suprême.

Le même phénomène pourrait très bien se produire au niveau provincial. Rien ne garantit que la popularité de la CAQ de Legault soit si solide. Lisez par exemple cette intéressante analyse qui explique que la force de la CAQ n'est peut-être qu'apparente. D'ailleurs, depuis l'automne, les intentions de vote envers ce nouveau parti sont passées de 41% à 30%.

Cela est certainement favorable et encourageant pour le PQ.

4. L'ouverture de Marois au référendum d'initiative populaire

Lors du conseil national du parti qui s'est terminé hier, Mme. Marois s'est dite d'accord avec l'idée du référendum d'initiative populaire. En gros, cette idée implique qu'un référendum sur la souveraineté du Québec ne serait plus déclenché par un éventuel gouvernement péquiste, mais par une pétition recueillant un nombre déterminé de signatures (de citoyens et de députés).

Il y a deux avantages importants à cette idée.

Le premier est qu'elle rend stérile un débat qui contribue à diviser autant de péquistes: quand devrait-on déclencher un référendum sur la souveraineté du Québec? Ainsi, les militants du parti déploieraient moins d'efforts à débattre à l'interne et plus d'efforts à défendre leur option à l'externe et à critiquer le gouvernement libéral.

Le deuxième est qu'elle envoie un message positif à la population. Le PQ démontre qu'il croit en la sagesse populaire et qu'il respecte l'ambivalence et l'incertitude des citoyens face à la question de la souveraineté. Le PQ s'engage à accepter le rythme de la population.

Une des raisons qui explique aujourd'hui la popularité de la CAQ, c'est précisément qu'elle exploite habilement cette ambivalence, mais en refusant de prendre toute position claire sur la question nationale. Avec le référendum d'initiative populaire, le PQ peut à son tour "exploiter" cette ambivalence, mais pas au prix de ses convictions et de sa raison d'être.

5. Les discussions avec Québec Solidaire

Depuis quelques semaines, des émissaires de chacun des partis discutent d'une éventuelle alliance en vue des prochaines élections. Je vous laisse lire Jean-François Lisée sur la teneur de ces discussions et de ces rapprochements.

Sur le plan du strict calcul électoral, je crois qu'une telle entente augmenterait les chances -autant du Parti québécois que de Québec Solidaire - de remporter plusieurs circonscriptions. Par ailleurs, en tenant ces discussions, Mme. Marois démontre qu'elle cherche à discuter, à rassembler et à collaborer. Elle parviendra peut-être ainsi à se départir de cette image de femme autoritaire qui impose la ligne de parti sur des projets de loi (204) controversés.

Les élections sont pour bientôt et le PQ a besoin d'un électrochoc s'il veut les remporter. Je croyais et espérais que l'arrivée de Gilles Duceppe fasse cet effet. Comme ce scénario ne se produira pas, le PQ doit chercher ses solutions ailleurs. Il en a les moyens.






mercredi 25 janvier 2012

Citation impromptue no3

Cette semaine, je me permets de vous présenter deux extraits de l'ouvrage "Le savant et le politique", du célèbre sociologue allemand Max Weber (1864-1920).

C'est ce texte intéressant de Simon Jodoin (Voir.ca) qui m'a incité à relire des extraits du "savant et le politique". Dans le contexte du récent passage de François Rebello à la CAQ (lire mon blogue à cet effet), Jodoin rappelle une distinction importante que Weber dressait pour analyser les motivations de l'homme politique: le politicien guidé par une éthique de conviction et celui guidé par une éthique de responsabilité. Les premiers sont plus idéalistes et priorisent les valeurs et le respect de leurs promesses. Les seconds sont plus réalistes et sont capables de mettre de côté leurs idéaux si la situation l'exige.

Jodoin se porte ainsi à la défense de Rebello et laisse entendre que celui-ci a agit de manière responsable, comme si cela était préférable à l'éthique de conviction. Weber était en effet critique face à celui qui agirait uniquement guidé par la conviction , car il peut rapidement sombrer dans le sectarisme, voire l'autoritarisme. Mais Weber était le premier à reconnaître que l'action politique ne peut se passer d'un minimum de convictions et de valeurs. Par ailleurs, il était tout aussi critique de celui qui n'agirait uniquement guidé par l'éthique de la responsabilité. Voici deux extraits à cet effet, qui viennent nuancer les propos de Jodoin:

Par contre je me sens bouleversé très profondément par l’attitude d’un homme mûr -qu’il soit jeune ou vieux – qui se sent réellement et de toute son âme responsable des conséquences de ses actes et qui, pratiquant l’éthique de responsabilité, en vient à un certain moment à déclarer : « je ne puis faire autrement. Je m’arrête là ! » Une telle attitude est authentiquement [echt] humaine et elle est émouvante. Chacun de nous, si son âme n’est pas encore -entièrement morte, peut se trouver un jour dans une situation pareille. On le voit maintenant : l’éthique de la conviction et l’éthique de la responsabilité ne sont pas contradictoires, mais elles se complètent l’une l’autre et constituent ensemble l’homme authentique, c’est-à-dire un homme qui peut prétendre à la « vocation politique ».

Ou encore:

Quant à la nature même de la cause au nom de laquelle l'homme politique cherche et utilise le pouvoir, nous ne pouvons rien en dire : elle dépend des convictions personnelles de chacun. L'homme politique peut chercher à servir des fins nationales ou humanitaires, des fins sociales, éthiques ou culturelles, profanes ou religieuses- Il peut également être soutenu par une solide croyance au « progrès » - dans les différents sens de ce terme - comme il peut récuser absolument cette croyance; il peut prétendre vouloir servir une « idée » ou refuser par principe la valeur des idées pour ne servir que les fins matérielles de la vie quotidienne. Dans tous les cas cependant, une croyance ou une foi est nécessaire, sinon - et personne ne peut le nier - le succès politique apparemment le plus solide rejoindra dans la malédiction l'inanité de la créature.

Alors que le phénomène des transfuges politiques a fait les manchettes dernièrement, voilà de sages propos qui invitent à la réflexion.

vendredi 20 janvier 2012

Le courage de Gilles Duceppe

Depuis un bon moment déjà, je soutiens (voir ce billet sur mon blogue) que Gilles Duceppe doit faire le saut en politique provinciale pour prendre la tête du Parti québécois ou à tout le moins pour y jouer un rôle central. En septembre dernier, il avait écarté cette possibilité, mais on apprenait hier que Gilles Duceppe teste en ce moment ses appuis et envisage sérieusement remplacer Pauline Marois à la tête du PQ. Sans qu'il n'ait explicitement manifesté son intention de revenir, on sait qu'il a rencontré dernièrement Louise Beaudoin (actuellement députée indépendante) pour savoir si elle reviendrait au PQ dans l'éventualité d'un retour. Mme. Beaudoin a répondu par l'affirmative.

Certains commentateurs (par exemple Jean-François Lisée) qualifient la sortie de M. Duceppe de prématurée. D'autres soutiennent que M. Duceppe fait preuve d'hypocrisie. Pour ma part, je crois que Gilles Duceppe fait preuve de courage.

Une décision difficile

Gilles Duceppe a beaucoup à perdre à se joindre au PQ. Même s'il bénéficie de nombreux appuis parmi les députés péquistes, plusieurs s'opposent aussi à sa venue, craignant entre autres un style de leadership plus autoritaire que celui de Pauline Marois. Dans l'éventualité d'un retour, il devrait fort probablement se lancer dans une course à la chefferie ennuyeuse, alors qu'il préférerait certainement un "couronnement" moins éprouvant. À moins qu'il ne revienne dans un rôle de second violon, mais rien n'indique que ce scénario ne soit sérieusement envisagé.

Après la débâcle du 2 mai aux élections fédérales et la quasi-disparition du Bloc québécois, M. Duceppe pourrait simplement prendre du temps avec sa famille, se reposer (il a 65 ans et déjà donné plusieurs années de sa vie à la politique) et profiter de son généreux fonds de pension versé par le fédéral. Revenir diriger le PQ - un parti très dur envers ses chefs - est une tâche titanesque. Inévitablement, il devrait expliquer à ses militants la stratégie qu'il entend adopter pour mener le Québec à la souveraineté, un sujet sensible et casse-gueule au PQ.

Par ailleurs, rien ne garantit une victoire du PQ aux prochaines élections avec Gilles Duceppe à sa tête, même si les sondages sont encourageants. Un échec à amener le PQ vers la victoire vaudrait à Gilles Duceppe la triste réputation d'être le fossoyeur de deux partis politiques, voire de la cause indépendantiste.

Duceppe joue donc une partie serrée, alors que rien ne l'y oblige.

Éviter les médias

Le principal problème avec la "sortie" de Gilles Duceppe, c'est que le PQ projette encore une fois l'image d'un parti divisé et impossible à gérer. Les ténors du SPQ-Libre (Marc Laviolette) en ont rajouté en appelant explicitement à la démission de Pauline Marois. L'effet pervers, c'est qu'une telle sortie mine encore davantage la crédibilité de Mme. Marois, alors qu'elle reste une alliée incontournable dans la lutte contre le gouvernement de Jean Charest.

Or, pourquoi le retour de Gilles Duceppe impliquerait-il nécessairement le départ de Pauline Marois? Pourquoi ne pas envisager un tandem de transition et évaluer d'autres scénarios ultérieurement?

Toujours est-il que toutes ces discussions devraient idéalement se dérouler à huis-clos. Sur la place publique, les militants et députés du PQ devraient revenir à la base, c'est-à-dire critiquer et questionner l'actuel gouvernement de Jean Charest. Que je sache, c'est d'abord lui qui doit rendre des comptes. Pas le PQ.

mardi 17 janvier 2012

Milos Raonic dans la cour des grands?

Vous connaissez Milos Raonic? Sinon, je vous invite à suivre les Internationaux de tennis d'Australie qui se déroulent en ce moment pour découvrir ce jeune tennisman talentueux qui est déjà le Canadien le mieux classé de l'histoire dans un circuit professionnel, au 25e rang de l'ATP (Association of Tennis Professionnals).

L'ascension de Raonic a dernièrement été ralentie en raison d'une blessure, mais il est revenu en force en remportant début janvier son deuxième titre dans un tournoi ATP à Chennai, en Inde. C'est une très belle façon de commencer son année 2012.

Aujourd'hui, il a remporté son premier match en Australie, contre l'Italien Flilppo Volandri. S'il poursuit sur sa progression, Raonic deviendra éventuellement dans les vingt meilleurs joueurs au monde, si ce n'est les dix meilleurs.

Il est jeune (21 ans) et possède un service dévastateur, une arme indispensable dans le circuit professionnel. Raonic est pourtant méconnu.

Le Canadien de Montréal attire à ce point l'attention des médias au Québec (trois parties du Canadien équivalent au poids médiatique de toutes les nouvelles québécoises consacrées à l'Afrique en un an) qu'on oublie parfois de se réjouir du succès d'autres athlètes professionnels. C'est le cas d'Alex Harvey en ski de fond, d'Erik Guay en ski alpin, de Georges St-Pierre en combats ultimes ou encore de Milos Raonic.

Je me réjouis donc de voir Milos Raonic progresser vers la cour des grands, car cela permettra d'accroître la popularité du tennis au Canada et au Québec.

Voici un aperçu rapide (!) du service puissant de Raonic:

vendredi 13 janvier 2012

Ce qu'il faut (ou ne faut pas) retenir de Margaret Thatcher

C'est aujourd'hui que sort en salle québécoise le film de Phyllida Loyd sur Margaret Thatcher "La Dame de Fer" (The Iron Lady). C'est l'actrice américaine Meryl Streep qui incarne à l'écran l'ancienne première ministre du Royaume-Uni, de 1979 à 1990. La plupart des critiques s'entendent pour dire que le jeu de Meryl Streep est impeccable. En ce qui concerne le scénario et la fidélité du portrait dressé de Mme. Thatcher, les avis sont plus partagés et déjà le film fait un petit scandale au Royaume-Uni. Plusieurs, dont le premier ministre actuel David Cameron, estiment que le film accorde une trop grande place à la vieillesse et à la démence actuelle de Thatcher, plutôt qu'à son héritage et son parcours politique.

Le parcours de Mme Thatcher

Fille d'un épicier de classe moyenne, elle fait des études en chimie et en droit. Dès l'âge de 24 ans, elle se lance en politique et fait sa première entrée à la Chambre des Communes en 1959. Elle a alors 34 ans. Elle prend la tête du Parti conservateur en 1975 et devient première ministre en 1979. Elle est la première femme à diriger un État européen. Elle reste au pouvoir jusqu'en 1990.

Lorsqu'elle prend le pouvoir en 1979, la situation économique mondiale est difficile et elle met rapidement en place une série de mesures néolibérales draconiennes: privatisations massives (British Airways, British Gaz), lutte aux syndicats et déréglementation du secteur de la finance. Sur la scène internationale, elle s'oppose à l'U.R.S.S. (nous sommes en pleine Guerre froide) et reste sceptique par rapport à une intégration trop étroite dans la Communauté européenne (elle s'opposait par exemple à la monnaie unique). En 1982, elle permet à la Grande-Bretagne de reprendre le contrôles des îles Malouines (dans l'Atlantique) qui avaient été envahies par l'Argentine quelques mois plus tôt. C'est sa détermination et son agressivité dans ce conflit qui lui a valu - de la part de la presse soviétique - le surnom de "Dame de Fer". Sa victoire attise le patriotisme britannique et lui vaut une grande popularité dans son pays.

Son héritage

Margaret Thatcher avait le sens de la formule et ne laissait personne dans l'indifférence. Plusieurs sont ainsi scandalisés lorsqu'en 1987, elle affirme à un magazine que "la société n'existe pas". Pour une personne ayant le coeur à gauche, il y a effectivement là une aberration. Mais avouons que cette phrase a le mérite d'être claire et permet de savoir à quelle enseigne logeait Mme. Thatcher. Pour elle, dans un groupe, il n'y a que des individus et des intérêts privés.

À gauche, Mme. Thatcher est considérée comme le diable. Ses politiques néolibérales seraient à l'origine de l'affaiblissement des syndicats, de l'accroissement des inégalités et des tensions sociales. À droite, Thatcher est vue comme la championne des budgets responsables, des réductions de déficit et de la responsabilisation individuelle. La droite aime bien rappeler que sous Thatcher, le nombre de propriétaires occupants a été augmenté (entre autres chez les assistés sociaux), de même que le nombre d'actionnaires britanniques.

Que faut-il retenir du parcours de Mme. Thatcher?

Pour ma part, je n'ai jamais été un partisan des thèses néolibérales. Je considère avec la gauche qu'elles sont à l'origine de l'accroissement des inégalités, une récente étude du Conference Board démontrant que celles-ci sont plus importantes que jamais au Royaume-Uni. Une des causes derrière cette hausse des inégalités est justement l'affaiblissement des syndicats et la réduction constante des transferts sociaux. On sait que le gouvernement Cameron a procédé à d'importantes coupures dernièrement, incitant des milliers de Londoniens à descendre dans la rue pour protester. Là-dessus, je crois qu'il faut rompre avec Thatcher.

À retenir toutefois, certainement le parcours d'une femme qui a su évoluer dans un milieu composé presque exclusivement d'hommes. Elle est aussi celle qui est restée au poste de premier ministre pendant la plus longue période, témoignant par-là d'un sens aigu de la stratégie politique. Enfin, Mme. Thatcher n'était certainement pas une girouette, comme trop de nos politiciens le sont à l'heure actuelle. Elle avait une vision claire de ce qu'elle voulait accomplir, même si cela pouvait lui attirer un certain nombre de critiques.

Voici un extrait du film:


mardi 10 janvier 2012

Chantons Jacques Dutronc avec François Rebello.

Il y a quelques semaines, j'écrivais sur ce blogue que la CAQ (Coalition Avenir Québec) n'offrait pas de véritable renouveau et qu'elle s'apparentait plutôt à un mirage, notamment car il y a très peu d'idées innovantes dans sa plateforme et que son chef François Legault utilise habilement la langue de bois et la "wedge politics".

Avec l'arrivée de François Rebello à la CAQ, on a un autre bel exemple qui démontre à quel point ce parti ne fait qu'offrir aux Québécois du vieux vin dans une nouvelle bouteille.

Les transfuges en politique

François Rebello était jusqu'à tout dernièrement député péquiste de La Prairie. En quittant le Parti québécois, Rebello devient le troisième péquiste à rejoindre la CAQ, après Benoît Charette et Daniel Ratthé. Il donne ainsi un autre dur coup à Pauline Marois.

Les motifs qu'il a invoqués m'apparaissent peu convaincants. Il donne d'abord des raisons environnementales et estime que le passage vers des technologies vertes serait mieux réalisé par l'entrepreneur à succès qu'a été François Legault. Si je ne doute pas des convictions écologiques de Rebello, j'ai de la difficulté à comprendre comment il peut rejoindre une formation dont le plan d'action n'aborde aucunement les questions environnementales. Par ailleurs il n'y a pas si longtemps, Gérard Deltell s'opposait à ce qu'il y ait un moratoire sur les gaz de schiste au Québec

Ensuite, M. Rebello croit que la cause souverainiste serait bien servi par un gouvernement caquiste et que ce dernier serait en mesure d'établir un véritable rapport de force avec Ottawa. Or, la CAQ refuse explicitement de mettre la question nationale au centre des débats et le parti est truffé de fédéralistes convaincus, qu'il s'agisse de Charles Sirois ou encore de Gérard Deltell. La CAQ courtise même en ce moment Marlene Jennings, une ancienne députée libérale fédérale qui a appuyé la loi sur la clarté référendaire en 2000. Je vois donc mal comment la cause nationaliste pourrait avancer dans ce parti.

Qu'on me comprenne bien: je ne blâme pas M. Rebello. Je respecte l'homme et son parcours politique. Je peux aussi comprendre qu'on puisse être las du Parti québécois et attiré par le pouvoir. En politique, il n'est pas toujours condamnable d'être opportuniste. Mais qu'on ne me fasse pas croire que la CAQ est le parti du changement et des causes environnementales et nationalistes.

Enfin, accueillir des transfuges d'un autre parti correspond à une veille façon de faire de la politique. Les transfuges alimentent le cynisme des citoyens et consolident l'image que les politiciens ne pensent qu'à leur carrière.

Le véritable renouveau consisterait plutôt à faire adopter un projet de loi à Québec qui empêcherait un député de se joindre à un autre parti en cours de mandat. Le jour où la CAQ proposera une telle réforme, peut-être songerais-je à voter pour elle.

D'ici-là, chantons ensemble l'excellent hymne aux opportunistes de Jacques Dutronc.

lundi 9 janvier 2012

La redécouverte de Tintin

Comme plusieurs durant la pause des Fêtes, je suis allé voir le film Tintin réalisé par Steven Spielberg et je me suis replongé avec plaisir dans mes bandes dessinées d'Hergé.

J'ai trouvé le film très divertissant et fidèle à mes souvenirs des personnages de Tintin. La maladresse des Dupondt, les expressions bizarres et l'alcoolisme d'Haddock, l'attitude intrépide et curieuse de Tintin, le support inconditionnel et crucial de Milou.... L'animation est très réussie et l'effet 3D est spectaculaire.

Une seule petite déception, il aurait été bien que John Williams, le responsable de la trame sonore du film de Spielberg, utilise la musique de la bande dessinée de Tintin que nous regardions tous à la télévision, lors du spécial "ciné-cadeau" du temps des Fêtes (cliquez sur l'extrait au bas de ce billet pour l'écouter). Cette musique a incontestablement marqué l'imaginaire de plusieurs fans de Tintin et il aurait été intéressant d'y faire un clin d'oeil. La trame sonore est cela dit très bonne.

Tintin dans l'histoire

Si je prends aujourd'hui un réel plaisir à relire Tintin, c'est que j'en profite pour analyser toutes les références historiques et politiques qu'Hergé utilise dans ses albums. À 32 ans, on ne lit pas Tintin de la même façon qu'à 15 ans! Et pour m'aider dans ce "travail", je lis donc en parallèle un ouvrage formidable qui a dernièrement été publié par les Publications Historia intitulé "Les personnages de Tintin dans l'histoire. Les événements de 1930 à 1944 qui ont inspiré l'oeuvre d'Hergé".

On y apprend ainsi que dans le Lotus Bleu, Hergé a inséré plusieurs idéogrammes chinois dans ses vignettes (des slogans anti-impéralistes), laissant transparaître sa sympathie à la cause chinoise face à l'occupation et l'expansionnisme japonais. Par ailleurs, savait-on que dans les années 1920, le commanditaire d'une mission archéologique meurt mystérieusement, de même que cinq membres de son équipe, après avoir exhumé la momie du pharaon Toutankhamon? Les médias britanniques font alors référence à la "malédiction du pharaon". Ces événements inspirent Hergé dans la rédaction des Cigares du Pharaon.

Incontestablement, Tintin reste une oeuvre riche et importante que je préserve précieusement dans ma bibliothèque.


mercredi 4 janvier 2012

Plaisirs de Charlevoix (bis)

En octobre dernier, je dressais sur ce blogue la liste des dix activités les plus agréables à faire dans la région de Charlevoix à l'automne. Je me propose aujourd'hui de faire la même chose pour l'hiver. Je reviens d'un séjour dans la région où j'ai pu profiter d'une neige beaucoup plus abondante qu'à Montréal, même s'il y en avait moins qu'à l'habitude.

10- Faire du traîneau à chiens au Chenil du Sportif, aux Éboulements. Dans la même veine, assister à la course d'attelages de chien annuelle qui se tient à l'Isle-aux-Coudres.

9- Pour les grands aventuriers, faire la traversée de Charlevoix en ski de fond, une randonnée de 105 km, qui part des environs de St-Urbain, jusqu'au Mont Grand Fonds.

8- Se promener sur les berges de St-Irénée et regarder les glaces (lorsqu'il y en a) s'entrechoquer sur le fleuve.

7- Faire des randonnées de ski de fond dans la région de St-Agnès.

6- Faire de la raquette au Parc national des Grands-Jardins (le sentier de la Chouenne).

5- Faire du ski de fond au Centre de plein air Les Sources Joyeuses. Arrêtez-vous au mirador pour avoir une vue circulaire de la région et sur le cratère météoritique de Charlevoix. Le centre offre aussi d'autres activités pour la famille, notamment du patin et de la glissade.

4- Lire un bon bouquin sur le bord du feu, avec une vue sur le fleuve. Avis aux intéressés, le Domaine Forget loue des studios à prix abordable, avec vue sur le fleuve (mais pas de feu!).

3- Faire du ski alpin ou de la planche à neige au Mont Grand Fonds. La montagne n'offre pas énormément de pistes, mais elle est peu achalandée et les paysages sont magnifiques. Il y a aussi de belles pistes de ski de fond et des sentiers de raquette.

2- Faire du ski de fond au Sentier des Caps, particulièrement le sentier Liguori qui mène à un refuge avec une vue plongeante sur le fleuve.

1- Faire de la planche à neige ou du ski alpin au Massif de Charlevoix. Les conditions de glisse sont souvent difficiles, notamment en raison des vents et parce que le centre ne fabrique pratiquement pas de neige. Mais les descentes avec vue sur le fleuve sont uniques au Québec et cela confère au Massif un cachet inestimable.

Je vous souhaite à tous un bel hiver et surtout, une heureuse année 2012.